Le Romantisme est un complexe mouvement littéraire et artistique qui se répand en Europe entre le XVIII et le XIX siècle. Naît en Angleterre et en Allemagne, en France le Romantisme arrive plus tard grâce aux influences étrangères, s’établit à Paris et trouve son apogée entre 1825 et 1835.
Introduction générale au Romantisme
Ce n’est pas possible de comprendre le Romantisme selon les notions de programmes théoriques, idées pré-constituées, groupes ou écoles. Le Romantisme n’est pas un mouvement structuré de manière systématique, fixé ou stable; il est une pluralité d’expériences, hétérogènes et contradictoires. Mais il y a comme même des origines culturelles et historiques, ainsi que des constantes esthétiques qui nous permettent de rapprocher plusieurs auteurs et de comprendre ce qu’ils ont un commun. Cela constitue une base à partir de laquelle comprendre la spécificité de chaque poète et écrivain romantique.
Les origines culturelles et historiques du Romantisme français
Pourquoi le Romantisme français fut tardif par rapport au reste de l’Europe? Pour répondre on doit regarder aux bouleversements politiques, économiques, sociaux qui secouent la France pendant le passage entre XVIII et XIX siècle. Avant la dominance culturelle des Lumières et puis la pulsion révolutionnaire en opposition à l’Ancien Régime poussent les intellectuels français à chercher une unité nationale fondée sur la raison. En cette période d’active déchristianisation et anti-royalisme, l’Antiquité est une meilleure référence que le Moyen Âge et la tradition reste forte dans la littérature. Même sous l’Empire de Napoléon Bonaparte (1804-1815), le Romantisme n’existe que dans les œuvres de quelques auteurs isolés à cause des contrôles officiels sur la culture et les arts. Le Romantisme devient un vrai mouvement en France seulement après la Restauration (1815) et continue jusqu’à la moitié du XIX siècle.
Pour ces raisons, le Romantisme français naît principalement grâce aux influences étrangères, en particulier anglaises et allemandes. Auteurs comme Byron, Keats, Shelley, Gray, Young, Goethe, Schiller; les mouvements comme la poésie sépulcrale et le Sturm und Drang sont fondamentales pour la diffusion de l’esthétique romantique en Europe. En fait, c’est en Angleterre que pour la première fois naissent deux grandes tendances du Romantisme: le lien entre le mot “romantique” et les thèmes de l’amour et des sentiments et puis la connexion entre le moi du poète et la nature. De l’autre côté, l’exigence de renouvellement qui se développe en Allemagne après le XVIII° siècle cause un phénomène d’ébullition spirituel qui s’exprime en littérature comme un élan au-delà et un désir d’intimité.
Les constantes esthétiques du Romantisme
Le Romantisme est certaines fois défini métaphoriquement comme le “libéralisme” ou le “protestantisme”dans les lettres: libéralisme pour son originalité et modernité et protestantisme, pas en sens religieux, mais en tant qu’une attitude de contraste par rapport à la tradition. En effet le Romantisme se présente, tout d’abord, comme un mouvement d’opposition vers l’époque des Lumières et la littérature de l’antiquité.
Le Romantisme refuse la vision du monde illuministe, basée sur la force de la raison comme loi explicative de la réalité et moyen empirique pour mesurer et fonder la vie sociale et personnelle des hommes; au contraire ils soulignent l’importance des sentiments, de l’imagination et du moi. Cela par contre ne devient pas un complet repliement intérieur, car le moi est toujours mis en relation avec la nature et la divinité. Le Romantisme peut être décrit comme un enjeu imaginaire d’une recherche intime: les poètes romantiques sont à la recherche d’une vision intime de la réalité, qui soit lue à la lumière d’une tension introspective et qui puisse être véhiculée par la force de l’écriture.
Par ailleurs, il y a dans le Romantisme un sentiment très fort de tension vers la modernité qui s’exprime comme une exigence de dépassement de la culture ancienne. Mais cela ne signifie pas une rupture complète: il y a encore un regard et une réflexion sur le monde antique. La différence est que l’art ancienne n’est plus un modèle à imiter, mais une source d’inspiration à interpréter selon une nouvelle sensibilité. En plus, l’antiquité n’est plus la seule inspiration du Romantisme. Très important devine donc le Moyen-Âge qui, pour la première fois, est réévalué d’un point de vue historiographique, moral, culturel et artistique.
Il y a aussi des constantes esthétiques plus positives (pas en opposition à quelque chose d’autre); ceux-ci sont les sentiments de mélancolie et de solitude. Contrairement à ce qu’on peut croire le Romantisme est pour la plupart un mouvement marginal et élitaire, limité à quelques auteurs et aux grandes villes. Ceci détermine un sentiment d’exclusion, exil et solitude dans le poète qui se sent lui-même marginal par rapport à la société et qui donc s’isole dans la nature et dans sa propre intimité. De l’autre côté, la mélancolie est le sentiment commun du Romantisme; en ce contexte avec ce mot un peut indiquer beaucoup d’états émotifs une: l’incapacité d’agir l’ennui, le désespoir, la souffrance, la perte d’identité, la nostalgie. Toutes choses qui composent le “mal du siècle”, dont la mélancolie est l’élément de base.
Enfin, le Romantisme français a une particularité précise par rapport aux autres Romantismes européens : c’est un mouvement idéologique et social qui a le pouvoir de passionner les âmes, mobiliser les intérêts des intellectuels et soulever l’opinion publique. Les romantiques français éveillent des virulentes polémiques et souvent s’expriment en faveur des droits humains ou font de l’écriture un moyen de lutte politique.
Jean-Jacques Rousseau, un précurseur du Romantisme français
Jean-Jacques Rousseau est un personnage difficile à encadrer car il se pose au milieu: entre philosophie, art et littérature; entre Lumières et Romantisme. Il est mieux connu comme philosophe grâce aux œuvres Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755) et Du contrat social (1762); mais il était aussi un musicien et un écrivain, auteur de livres comme Julie ou la nouvelle Héloïse (1761) et L’Emile, ou De l’éducation (1762). C’est dans ces ouvrages et surtout dans les derniers écrits autobiographiques que Rousseau s’est fait précurseur du Romantisme en France.
Biographie (1712-1778)
Rousseau naît à Genève en 1712 dans une famille calviniste et dans sa vie il expérimente un déplacement géographique continu entre France et Suisse. Déjà en 1728 il se déplace à Annecy, puis à Turin et à Chambéry: pendant ces voyages il rencontre Madame de Warens, que lui-même définit comme fondatrice de son propre caractère. Sous la protection de la dame, Rousseau dévient catholique et commence sa formation philosophique. Entre 1736 et 1740 il passe une période très heureuse à Les Charmettes dans l’Île de Saint-Pierre, dans une maison qu’il définit idéalement comme “la maison isolée au penchant du wallon”.
En 1742 Rousseau vas à Paris, où il fréquente le milieu intellectuel en devenant assez fameux. Pendant cette période il étudie beaucoup de musique et il commence à écrire les œuvres qui les rendront célèbres. Au cours des années les rapports entre Rousseau et le reste des intellectuels français se ruinent: il se dispute avec Diderot, Voltaire, D’Alembert et même Hume. Il subit aussi des attaques publiques et des censure, ce qu’il le porte à s’isoler et à développer des manies de persécution. C’est dans cette dernière période que Rousseau écrit ses œuvres autobiographiques comme Les Confessions (1764-1770), Rousseau juge de Jean-Jacques. Dialogues (1772-17716) et Les Rêveries du promeneur solitaire (1776-1778). Toutes seront publiées après sa mort qui arrive en 1778 à cause de problèmes de santé.
Rousseau et le Romantisme
Probablement Rousseau à été aussi isolé et incompris aussi parce que il à été un précurseur. Sa sensibilité n’était pas en accord avec celle de son temps: il était né trop tôt, il aurait dû naître dans une période romantique. Jusque quelques années plus tard, ses thématiques et ses modes d’expression seront pris à modèles par les auteurs du Romantisme, qui reconnaîtront en lui une âme sœur. Le Romantisme de Rousseau se présente sous deux aspects différents.
Premièrement, dans le remplacement de la primauté de la raison avec la primauté des sentiments. Dans plusieurs textes Rousseau manifeste sa haine pour la raison; par exemple, dans le Discours il écrit: “L’état de réflexion est un état contre nature. L’homme qui médite est un animal dépravé”. La raison devient alors un instrument au service de la sensibilité et le moi devient l’objet principal de l’enquête littéraire. Différemment de ses contemporains Rousseau privilégie la dimension intérieure et personnelle des passions car “il faut être soi”.
Deuxièmement, le Romantisme de Rousseau se manifeste dans son naturalisme. Pour l’auteur, la nature est certainement un lieu où chercher le bonheur en solitude, mais elle est aussi beaucoup plus que ça. La nature constitue à la fois l’essence primitive des choses et des êtres humains et l’état vers lequel on doit tendre. Pour Rousseau, c’est la civilisation la cause de la corruption de la nature humaine et donc la restauration de l’originel état naturelle est le seul moyen pour que les choses et les êtres humains soient en accord avec leur essence.
Les Rêveries du promeneurs solitaire (1776-1778)
Dernières œuvre de Rousseau, resté incomplet à cause de sa mort et publié posthume en 1782, les Rêveries du promeneurs solitaire peuvent être considéré un point un point d’arrivé de son parcours d’écrivain et de philosophe. Ce texte a une origine existentielle; quand Rousseau commence à le composer il se sent méconnu par les autres et il éprouve un sentiment de étrangement et éloignement. Ces sentiments débouchent dans un nihilisme absolu: Rousseau arrive à penser qu’il y a en place un complot universel contre lui et que même Dieu l’a abandonné.
Rousseau trouve dans l’écriture le seul moment capable de le réconforter. L’auteur cherche une compréhension de sa vie et en particulier de sa douleur à travers l’introspection dans sa propre intimité parmi l’écriture. De cette façon, les Rêveries de Rousseau fondent et préfigurent la naissance de deux grandes tendances du futur: le genre littéraire de l’autobiographie et la discipline de la psychanalyse. Cela constitue la grande modernité des Rêveries, ensemble aux thématiques du texte: le rêve, le complot, la mélancolie, la nature et la solitude.
Le mouvement de la promenade déclenche un songe en présence qui se mêle à la réalité et les met en contact avec son univers intime. Un des lieux auquel Rousseau retourne souvent et mélancoliquement est la période heureuse passée à Les Charmette dans l’Île de Saint-Pierre. Le sentiment le plus présent est la solitude, vécue par Rousseau des fois comme le plaisir de la solitude volontaire, mais des autres comme la douleur de l’exil et du complot voulu par les autres. Enfin, la nature, omniprésente, contextualise la narration: elle connaît et partage la solitude et la douleur de Rousseau, qui cherche le bonheur à travers d’elle.
Madame de Staël et François-René Chateaubriand: les fondateurs du Romantisme français
Lecteurs passionnés de Rousseau, actifs tant en littérature qu’en politique, Madame de Staël et François-René Chateaubriand sont considérés comme les vrais fondateurs du Romantisme en France. Leur deux existences sont à la fois liées aux bouleversement de la France (Révolution, Empire de Napoleone et Restauration) et imprégnés de cosmopolitisme: ce sera cette ouverture vers les littérature étrangère qui les amènera à emporter la sensibilité romantique chez les français.
Les biographies
Anne-Louise-Germaine Necker (1766-1817), mieux connue comme Madame de Staël, née en 1766 à Paris. Elle vit son enfance dans un milieu de lettres et politique: les intellectuels de l’époque fréquentent le salon de la mère, tandis que le père (banquier et Ministre des finances) lui transmet des valeurs libérales et démocratiques. Après avoir rejeté beaucoup de prétendants, elle marie le baron de Staël-Holstein en 1786 et elle change son nom en Germaine de Staël. En 1789 elle supporte la Révolution mais après, en soutenant l’idée d’une monarchie constitutionnelle, elle doit s’exiler en 1793.
Après des séjours en Angleterre et Suisse, elle retourne en France en 1795 pendant la prise de pouvoir de Napoléon Bonaparte. Au début elle croit à ses intentions libérales mais, quand son régime devient plus dictatorial, elle en devient une féroce opposante. En tant que femme de lettres, libérale et ouverte aux influences de l’étranger Madame de Staël est un problèem pour Napoléon. Enfin elle vient exilée en 1803 à la suite de la publication du roman Delphine. Entre 1803 et 1804 elle voyage en Allemagne, où elle rencontre Schiller et Goethe, en découvrant une nouvelle littérature. Ce voyage sera à la base l’écriture de l’œuvre la plus importante de Madame de Staël: De l’Allemagne (1810), qui circule de manière clandestine jusqu’à la chute de l’Empereur. Pendant et après son exil Madame de Staël voyage beaucoup et reste très active en politique comme en littérature. Parmi ses œuvres on peut encore citer l’essai De la littérature (1800) et le roman Corinne ou l’Italie (1807). Elle meurt en 1817 à cause d’une hémorragie cérébrale.
François-René, vicomte de Chateaubriand (1768-1848) né en 1768 à Saint-Malo dans une famille noble. Il vit une enfance et une adolescence tourmenté, surtout à cause de ses parents. Il reçoit une éducation militaire, mais quand il va à Paris en 1788 il entre en contact avec des écrivains et commence son activité littéraire. Après avoir assisté à la Prise de la Bastille et à la Révolution, en 1791 il part pour un voyage en Amérique du Nord, où il vit pour un mois chez une tribu indienne (ou ainsi il raconte dans son récit de voyage, mais cela n’est pas sûr). Retourné en France, en 1792 il combat avec l’armée des immigrés contre les révolutionnaires. Il vient blessé et se réfugie en Angleterre jusqu’en 1800.
Á son retour en France il commence sa carrière littéraire et politique: il publie les romans Atala (1800) et René (1802) et l’essai le Génie du Christianisme (1802) et il recouvre des importants rôles sous Napoléon (par exemple, en 1803, il est ambassadeur à Rome). Mais déjà en 1804 il donne ses démissions après l’exécution du duc d’Enghien; ainsi en 1806 il part pour un long voyage en Orient. Quand il retourne il se retire à la campagne et se dédie à la littérature. Après la Restauration, il recommence sa carrière politique sous le roi (il est ministre d’Etat, puis ambassadeur en Allemagne, Angleterre et Italie) et il rentre dans l’Académie française. Après la révolution de 1830 il se retire de la politique et commence à écrire ses mémoires qui seront publiés avec le titre Les mémoires d’outre-tombe en 1848; la même année de sa mort.
Les fondateurs du Romantisme français
Madame de Staël et Chateaubriand sont considérés comme les fondateurs du Romantisme de deux manières différentes. Si Chateaubriand, avec René, offre un un modèle pour les futures auteurs romantiques, Madame de Staël, en De l’Allemagne, donne une explication théorique de l’esthétique du Romantisme comparé à la littérature précédente. Fondamentaux pour la formation et le succès de ces deux auteurs sont deux facteurs: le cosmopolitisme de leur existences et la nouvelle importance donnée au Christianisme.
Comme on a vu, tous les deux ont voyagé beaucoup ou pour le plaisir ou à cause des exils. Ce continue déplacement géographique leur fait développer une grande curiosité vers les littératures étrangères et ici ils découvrent le Romantisme. Madame de Staël, en particulier, exprime ce cosmopolitisme soit en De la littérature soit en De l’Allemagne et l’aide à opérer une relativisation de la notion de goût et à avoir un regard neuf envers les littératures, les idées et les hommes.
Sur le deuxième point, certainement Madame de Staël reconnaît que le Christianisme est une des sources du Romantisme, mais c’est en particulier Chateaubriand qui exalte cet aspect en le Génie du Christianisme. L’idée principale du livre est que “seul le christianisme explique le progrès dans les lettres et arts”, parce que à la base du Christianisme il y à la mélancolie, qui est l’émotion à la base de la création artistique et littéraire. En particulier l’architecture gothique et les ruines deviennent le symbole de l’excellence de la religion chrétienne.
Atala (1800) et René (1802) de Chateaubriand
Conçus commes des épisodes séparés du Génie du Christianisme, Atala et René sont des romans bref que Chateaubriand utilise pour illustrer “l’harmonie de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain”. Les deux histoires sont liées, vu que l’un est la suite de l’autre. En Atala, le jeune René quitte la France et demande hospitalité en Amérique du Nord chez la tribu indienne des Natchez. Ici il tombe amoureux de Céluta, fille du vieux Chactas, avec lequel René fait amitié et qui un soir lui raconte les souffrances qu’il a connues après la mort de son amoureuse Atala. En René, le protagoniste raconte à Chactas son existence malheureuse: son mal de vivre et inquiétude existentielle, les voyages en Europe, l’amour pour la sœur Amélie, la fuite en Amérique et la douleur causée par la nouvelle de sa mort.
Le personnage de René est important pour le Romantisme parce qu’il est le prototype du (anti)héros et de l’écrivain/poète romantique. Quand il raconte sa vie malheureuse signée par le “dégoût de la vie”, la perte d’identité et le sentiment d’isolement et de mal-être, René inaugure ce qu’on nommera vers 1830′ comme le “mal du siècle”. Ceci est comme une maladie spirituelle qui naît par une tension irrésolue vers l’infini. Aussi les difficultés de l’action et l’impossibilité de l’amour (en ce cas incesteu) sont des thèmes qui seront amplement traités par le Romantisme.
René doit beaucoup à Rousseau et à Les souffrances du jeune Werther (1774) de Goethe. Comme Werther gémit en comparant la petitesse de l’homme à l’immensité de l’univers, ainsi René, monté au sommet de l’Etna, est saisi de vertige devant l’abîme ouvert à ses côtés; les deux croient que leur douleur est unique. Mais il y a une différence: si le malheur de Werther est causé par une circonstance précise (Charlotte, la femme qu’il aime, appartient à un autre) et réparable, le mal de René tient aux racines mêmes de l’être et donc est inguérissable.
De l’Allemagne (1810) de Madame de Staël
Inspiré par son voyage en Allemagne en 1803-1804 et par ses contacts successifs avec les intellectuels allemand, avec De l’Allemagne Madame de Staël écrit un des manifestes du Romantisme, fondamental pour la construction de l’esthétique romantique. En s’opposant à la tradition antique, païenne et plastique, le Romantisme s’affirme comme une littérature moderne et nationale, chrétienne, lyrique, inspirée par l’inquiétude et l’exaltation du moi.
Tout d’abord en De l’Allemagne Madame de Staël révèle l’essence médiéval du Romantisme et cela dans un double sens. D’une part, la poésie romantiques s’inspire aux troubadours, les poètes itinérant qui chantaient les exploits militaires et les conquêtes d’amour des chevaliers. De l’autre part, la conception de l’amour en question est chrétienne: c’est un amour pur, incorruptible et chaste. Cela s’inscrit à l’intérieur du plus ample querelle entre ancien et moderne. Selon Madame de Staël, seulement en reconnaissant les importantes différences entre la littérature ancienne et celle moderne, on peut comprendre la place de la beauté ancienne et de la beauté moderne dans l’histoire de la culture occidental. (P.S. Cela ne signifie pas qu’il y a une rupture complète: il y a une attention au monde de l’antiquité, même s’ il y une prétention de surpassement).
Quelles sont donc les différences? Tour part du fait que les classiques ont un regard qui part de l’objectivité, d’une réalité en équilibre; tandis que les romantiques ont un regard qui part de la subjectivité, d’une réflexion intime, intérieure et inquiète qui jette l’homme dans l’inquiétude. Cela aussi parce que la culture ancienne est empiriste et corporelle; au contraire la culture moderne, inspirée par le christianisme, est en tension spirituelle. Cette possibilité de se replier sur soi-même configure la poésie romantique comme une élaboration larmoyante qui se s’oppose à la perfection et à l’équilibre de la littérature ancienne.
En conclusion, “la poésie païenne doit être simple et saillante comme les objets extérieurs; la poésie chrétienne a besoin de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel pour ne pas se perdre dans les nuages. La poésie des anciens est plus pure comme art, celle des modernes fait verser plus de larmes: mais la question pour nous n’est pas entre la poésie classique et la poésie romantique, mais entre l’imitation de l’une et l’inspiration de l’autre.” Cette dernière phrase est fondamentale, parce qu’elle met en évidence que l’objectif de Madame de Staël dans cette œuvre n’est pas celui d’imiter l’Allemagne comme un modèle, mais d’inspirer les écrivains français à suivre leur nature comme osent le faire les allemands.
Alphonse de Lamartine, le majeur représentant du Romantisme français
La révolution littéraire préfigurée par Rousseau, Madame de Staël et Chateaubriand reste latente jusqu’à la fin de l’Empire (1815), à cause des contrôles sur les manifestations culturelles et se présente seulement sous la forme de la prose. Plus tributaire de la tradition classique et des habitudes rhétoriques, la poésie en vers reflète plus fortement que la prose le retard du mouvement romantique français
Après la chute de Napoléon la scène littéraire française est secouée par la publication de plusieures oeuvres poétique qui représente la nouvelle esthétique romantique: Les Méditations de Alphonse de Lamartine (1820), Les Odes de Victor Hugo (1820) et les poésies des jeunes poète comme Alfred de Vigny, publiés dans la revue La Muse françaises (1823-1824). Les Méditations de Lamartine, en particulier, sont le premier grand succès du Romantisme français et donnent un grand élan à la culture romantique, dont Lamartine restera un des plus importants représentants tout le long de sa vie.
Biographie (1790-1869)
Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine naît en Mâcon en 1790 dans une famille noble. Il passe la jeunesse entre la maison de campagne à Milly et le collège de Belley. Ces années sont déterminées par un grand contact avec la nature et la religion et les lectures de Rousseau, Goethe, Chateaubriand et Horace. Entre 1811 et 1812 il voyage en Italie et commence à expérimenter la littérature. En 1816 Lamartin rencontre Julie Charles, une femme mariée dont il tombe amoureux. Sa mort en 1818 le perturbe profondément et lui inspire l’écriture de Les Méditations (1820). Le succès éditorial lui vaut une nouvelle considération sociale: il épouse Mary-Ann Birch, il devient ambassadeur à Naples et Florence et publie des nouvelles œuvres (comme Nouvelles méditations poétiques en 1823, Dernier Chant du Pèlerinage de Childe Harold en 1825 ou Les Harmonies poétiques et religieuses en 1830).
Lamartine cherche à devenir député pendant la Monarchie de Juillet, mais sans succès; alors en 1832 il part pour l’Orient et raconte son voyage en Voyage en Orient (1835). Finalement sa carrière politique commence en 1833 quand il est élu député (il le restera jusqu’en 1851). Au cours des années il se déplace vers des positions plus progressives, tandis qu’en 1848 il est un des plus importants membres du mouvement révolutionnaire. Cependant il continue l’activité littéraire et, par exemple, il publie Jocelyn (1836), les Recueillements poétiques (1839), et Graziella (1849). Sa carrière politique se termine avec l’arrivée de Louis-Napoléon Bonaparte, contre qui il perd les élections présidentielles. Cela marque aussi la fin de son importance dans la vie culturelle française et des problèmes d’argent. Il meurt enfin en 1869 à Paris.
Les Méditations poétiques (1820)
Les Méditations poétiques sont le premier grand recueil du Romantisme français et ont un énorme succès. Ils appartiennent au genre élégiaque: le poète y exprime sans excès déclamatoire des souffrances personnelles. En effet, Lamartine attribue son succès à sa sincérité: “Je ne pensais à personne en écrivant çà et là ces vers, si ce n’est à une ombre et à Dieu. Ces vers étaient un gémissement ou un cri de l’âme. Je cadençais ce cri en ce gémissement dans la solitude, dans les bois, sur la mer; voilà tout. Je n’étais pas devenu plus poète, j’étais devenu plus sensible, plus sérieux et plus vrai” (Préface de 1849). Mais c’est sur que une grande partie l’a joué aussi son talent de novateur: la musique et la cadence des vers ont une allure classique mais parfois il y a une brisure de rythme, comme une blessure.
Cette “ombre” dont parle Lamartine est son amour perdu Julie Charles, qui devient l’inspiration du recueil et en particulier du poème L’isolement. Ici, après avoir décrit un paysage typiquement romantique (la nature au coucher du soleil, en absence de présence humaine, une musique religieuse dans l’air), il y a une rupture. L’âme du poète est indifférente à ce paysage à cause de l’absence de l’aimé: “Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières, / Vains objets dont pour moi le charme est envolé? / Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères, / Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé!”. Ce qu’il désire n’est pas sur cette terre et dont Lamartine s’élance vers l’au-delà et la mort: “Que ne puis-je, porté sur le char de l’aurore, / Vague objet de mes vœux, m’élancer jusqu’à toi! / Sur la terre d’exil pourquoi restais-je encore? / Il n’est rien de commun entre la terre et moi.”
La nostalgie amoureuse s’élargit aussi dans une méditation sur le temps qui passe dans la poésie Le lac, probablement la plus connue des Méditations. Le grand thème est celui de l’impermanence des choses et de l’impossibilité de fixer l’instant, surtout les moments les plus heureux. En d’autres mots, c’est le thème du carpe diem: “Ô temps, suspends ton vol! et vous, heures propices, / Suspendez votre cours! / Laissez-nous savourer les rapides délices / Des plus beaux de nos jours!”. La solution du poète est celle d’évoquer à témoin la nature: “Ô lacs! rochers muets! grottes! forêt obscure! / Vous que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir, / Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, / Au moins le souvenir!”. Lamartine s’appelle aux éléments naturels qui ont assisté à son amour pour qu’ils en protègent la mémoire face au passage destructeur du temps.
Du Romantisme à la poésie civile
Les œuvres successives de Lamartine traversent deux phases: une phase romantiques, caractérisée par la réflexion du moi et l’élan vers la nature et Dieu, et puis une phase civile, plus influencée par son engagement dans la politique. De la première phase font partie, par exemple, l’hommage à Byron Dernier Chant du Pèlerinage de Childe Harold (1825) et le recueil Harmonies poétiques et religieuses (1830) qui module les symptômes du mal du siècle envers Dieu. On retrouve la thématique religieuse aussi en Voyage en Orient (1835), Jocelyn (1836) et La Chute d’un ange (1838).
La phase civile commence vers les années 30’ du 1800, quand il intensifie son activité et carrière politique. Convaincu de la fonction sociale et civilisatrice de la poésie, Lamartine devient chanteur de la démocratie et de la justice. En sont des exemple le poème Contre la peine de mort (1830) et surtout l’Histoire des Girondins (1847). Cette œuvre n’est pas seulement un traité d’histoire, mais en réalité est conçue par l’auteur comme une “haute leçon de moralité révolutionnaire, propre à l’instruire et à le contenir à la veille d’une révolution”, celle de 1848.
Victor Hugo, l’autre grand auteur du Romantisme français
Après Lamartine, le deuxième grand auteur du Romantisme est Victor Hugo. Son œuvre est surabondante pour le nombre des livres publiés et pour la diversité de forme et contenu. Il est certainement un des théoriciens du Romantisme quand il écrit une Préface en défense de sa pièce théâtrale Cromwell, mais son œuvre est si vaste et diverse qu’elle ne peut pas être comprise entièrement si on reste seulement à l’intérieur du mouvement romantique.
Biographie (1802-1885)
Victor-Marie Hugo naît en 1802 à Besançon, fils d’un militaire, futur général d’Empire. Il passe son enfance entre Paris, l’Italie et l’Espagne. Il démontre tout de suite une bonne prédisposition pour la littérature, accompagné par des grandes aspirations: “Je veux être Chateaubriand ou rien”, il écrit à quatorze ans. En 1821 il publie son premier recueil Les Odes; le succès est tel que le roi lui donne une pension. L’auteur retourne à l’attention du public en 1827 avec la pièce théâtrale Cromwell, qui cause une grande discussion autour du Romantisme.
Les années qui suivent sont d’intense activité littéraire: Hugo et sa femme organisent à leur maisons des cènacle avec d’autre auteurs romantiques et Hugo publiè beaucoup d’ouvres de poèsie (comme Odes et Ballades en 1828, Les Orientales en 1829, Les Feuilles d’Automne en 1831, Les Voix intérieures en 1837 et Les Rayons et les Ombres en 1840), de thèâtre (comme Hernani en 1831) et aussi le roman Notre-Dame de Paris (1831).
En 1843 la fille Léopoldine meurt noyée dans la Seine: cet événement tragique l’éloigne de la création littéraire pour une dizaine d’années. Pendant cette période, Hugo ne produit plus rien et se dédie passionnément à la politique, en démontrant sa nouvelle et totale adhésion aux idéaux démocratiques. En 1851 il cherche à s’opposer au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte et puis il est forcé à abandonner la France. Pendant ses presque vingts d’exil (passés entre la Belgiques et les ilês de Jersey et Guernesey) Hugo recommence à écrire: d’abord avec des textes politiques (comme les anti-napoléoniens Châtiments en 1853), puis avec des textes plus litéraires (come les poèmes autobiographiques des Contemplations en 1856 et le roman Les Misérables en 1862).
Il rentre en France en 1870 après la proclamation de la République et est accueilli de manière triomphale. Il recommence son activité politique: il est élu à l’Assemblée nationale en 1871 et sénateur en 1876. Il continue comme même à écrire, soit des romans soit des poésies. À sa mort (1885) il est considéré comme un une des figures emblématiques de la République et aussi de la littérature française, comme le démontrent les obsèques nationales lors de son funeral.
Hugo théorique et représentant du Romantisme
À partir de 1827 Hugo s’affirme déjà comme le chef de file du mouvement romantique, alors qu’il n’a donné qu’une toute petite partie d’une œuvre poétique qui sera immense. La Préface de son Cromwell est un véritable manifeste de l’esthétique du Romantique; ici Hugo fonde la naissance du nouveau drame romantique moderne, qui s’oppose aux règles et conventions du théâtre précédents et cherche à s’approcher de la réalité. Donc, des trois unités aristotéliques, il rejette les unités de temps et de lieu et garde seulement l’unité d’action, parce que c’est la seule fondée en nature. Aussi les distinctions de genres sont dépassées: le théâtre romantiques est “tout-en-un” et centré sur la rencontre entre sublime et grotesque. Cet esprit vaut aussi pour le vers, qui doit être “libre, franc, loyal, osant tout dire sans pruderie, tout exprimer sans recherche”.
Mais Hugo n’est pas seulement un théoricien du Romantisme: il met en pratique cette nouvelle esthétique, soit en vers qu’en prose. Par exemples, en Odes et Ballades du 1828 (qui est une révision des premières Odes) l’auteur s’adresse à un nouveau lecteur: un “lecteur romantique” qui en ne peut plus des thématiques et des solutions formelles traditionnelles. C’est pour ça que Hugo abandonne le rythme classique et assume des tons plus provocants (anti-cléricaux, grivois, vulgaire); en même temps il se penche vers le social et focalise l’attention sur le génie créatif. Chez lui le poète devient une figure messianique qui,en faisant appel à la prophétie et à l’imaginaire, est capable d’incarner les destins de l’homme.
Avec Notre-Dame de Paris (1831) Hugo se fait interprète soit du roman romantique (ou le romancier est un poète qui écrit en vers) soit du roman historique sur le modèle de Walter Scott (qui utilisé le passé pour expliquer le présent). Ce roman, qui se déroule dans la France de Louis XI en 1482, illustre la permanence du Moyen Âge dans la pensée et la sensibilité de Hugo (et de tout le Romantisme). Plusieurs symboles se disputent la place: la cathédrale de Paris, centre de la capitale où se concentrent les forces du progrès, s’oppose à la cathédrale de Reims, où ils étaient sacrés les rois de France; mais tous les deux tends à laisser la place au livre. Le XV siècle est aussi le siècle de Gutenberg, inventeur de l’imprimerie, qui, succédant à l’architecture, signe en quelque sorte la victoire de la démocratie sur la théocratie.
Les autres oeuvres poétiques de Hugo
La successive production poétique de Hugo reste entre l’atmosphère du Romantisme. Dans Les Orientales (1829) on continue avec les variations dans la métrique et on y trouve une inspiration en conformité avec les goûts du mouvement romantique: le goût pour l’orientalisme et l’esthétique du génie en particulier. Dans les successifs recueils (Les Feuilles d’Automne, Les Chants du Crépuscule, Les Voix Intérieures) Hugo souligne encore plus le rôle du poète: “Si l’homme a sa voix, si la nature a la sienne, les événements ont aussi la leur. L’auteur a toujours pensé que la mission du poète était de fondre dans un même groupe de chants cette triple parole”. Ainsi dans Les Rayons et les Ombres (1840) l’auteur exprime l’identité entre poésie et nature, entre la création de l’homme et la création de Dieu.
Cas particulier est celui des Contemplations (1856), écrites en exil après un silence littéraire de plus de dix ans. On peut considérer cette œuvre comme une sorte d’autobiographie en vers, une exploration de l’univers intime du poète où le souvenir joue un rôle central. Le recueil est divisé en deux parties: Autrefois (1830-1843), qui traite l’enfance, les amours et les première luttes littéraires, et Aujourd’hui (1843-1855), qui passe des tons sombres de la mort et du deuil aux tons mystiques d’un poète voyant. Le premier chapitre de cette deuxième partie s’intitule Pauca meae (“le peut de choses de la mienne”) et est totalement dédié à Léopoldine. Dans les dix-sept poèmes qui le constituent, Hugo évoque de manière nostalgique les moments heureux passés avec sa fille et surtout le deuil de l’avoir perdue. Ainsi, l’auteur cherche en même temps non seulement d’affronter et de dépasser la douleur mais aussi de rétablir une communication avec Léopoldine malgré la mort. En effet, elle est la première destinataire de toutes les compositions, avant même le lecteur.
Autres auteurs du Romantisme français
Le Romantisme a produit beaucoup de grands écrivains qui ont démontré leur talent en vers, en prose et au théâtre. C’est impossible de tous les approfondir, mais on peut citer brièvement deux des plus représentatifs du mouvement romantiques soit pour les thématiques affrontés soit pour la variété des genres et des solutions formelles utilisés: Alfred de Vigny et Alfred de Musset.
Alfred de Vigny
Alfred de Vigny (1797-1863) est un noble monarchiste proche des premiers cénacles romantiques (particulièrement de celui de Hugo). En 1824 il collabore à La Muse français et puis en 1826 il écrit les poèmes qui confluent dans les Poèmes antiques et modernes, où se mêlent des inspirations bibliques et antiques, ainsi que la célébration du Moyen Âge et de la monarchie. Toujours en 1826 il publi Cinq-Mars, un roman historique inspiré d’un fait vrai: Cinq-Mars était un gentilhomme, favori de Louis XIII, pour assassiner Richelieu mais fut condamné et décapité. Vigny décrit Cinq-Mars comme le défenseur de la tradition de la monarchie féodale face au pouvoir centralisateur incarné par Richelieu.
Vigny a beaucoup de succès aussi comme dramaturge: ses meilleures pièces sont Le Maréchale d’Ancre (1831), drame historique qui se prononce pour l’idée de l’abolition de la peine de mort, Quitte pour la peur (1833) et Chatterton (1835). Cette dernière est tirée de l’œuvre en prose (moitié roman, moitié traité philosophique) Stello (1832): ici Vigny exprime le mal du siècle avec le mot englais “spleen”. Stello renvoi à une autre grande œuvre de l’auteur: les poèmes philosophiques Les Destinées (publiés posthumes en 1864). Le recueil est marqué d’un grand pessimisme: Vigny y chante la vanité des efforts de l’homme, annonce la défaite du Christianisme et tente de détourner les lecteurs de la quête de Dieu au profit de tâches terrestres. Ici, l’auteur se fait presque précurseur de la poésie symboliste.
Alfred de Musset
Alfred de Musset (1810-1857) démontre un talent précoce qui cultive dans des milieux romantiques (il est ami de Hugo, Vigny et Lamartine). Son existence est très désordonnée, comme si elle était animée par une volonté de rester toujours adolescent (son histoire tourmentée avec l’écrivaine George Sand, raconté en La Confession d’un enfant du siècle, en est un exemple). Cela se reflète aussi sur sa production littéraire: il touche des thèmes douloureux (comme la souffrance amoureuse, le cynisme et les émotions déréglés) et il manifeste une sensibilité typiquement romantique (pour le vide existentiel, la passion et le pittoresque). Également, son style est flamboyant, mélancolique et musical; il utilise souvent des images sensuelles et colorées et une ironie cinglante.
De Musset à écrit soit des drames que des poésies, mais son œuvre la plus représentative est La Nuit de Mai (1837). C’est une chronique sentimentale sous forme de dialogue entre l’auteur et la Muse. C’est allégorie a une fonction didactique: la Muse conseille le poète et l’emmène vers la vérité. Thématiquement La Nuit exprime le mal du siècle romantique et le tentative d’y remédier en échappant vers la nature et la divinité. À travers l’image du pélican, l’auteur identifie la souffrance comme la source de la poésie, qui peut donc être interprétée comme un sacrifice que le poète fait à la société.